Voyage à Istanbul / Marché égyptien et Mosquée Solimane
Ouf ! Nous avions décidé de prendre une semaine à Istanbul, histoire d’avoir un peu de temps pour profiter. Une semaine pour une ville comme Istanbul, c’est de toute façon loin d’être suffisant. On s’en rendra compte en pointant à la fin de notre séjour toutes les choses que l’on aurait aimé découvrir. Car la tentation est grande de vouloir se presser de tout voir, d’enfiler les perles touristiques. Mais très peu pour moi. Et je préfèrerai avoir des regrets, ou plutôt des envies de revenir pour en découvrir d’avantage, plutôt que de rentrer dans le jeu de la check-list, pourtant chère à Mlle. A. Non, ici on prendra le temps de la promenade, une visite par jour, deux au grand maximum si vraiment on insiste. Profiter.
Nous descendons de notre QG de Sishane, via les ruelles en pente de Beyoglu pour nous rendre à Eminonu, sur la rive sud de la corne d’or. Nous arrivons près du pont Galata et faisons halte sur les quais. Le balais des pêcheurs est au rendez-vous. Jeunes et vieux sont à la fête. Nous profitons de l’ambiance. Des enfants s’amusent dans l’eau du Bosphore, ils plongent comme des fous sous l’oeil amusé des passants ordinaires.
Le tunnel sous le pont, passant et abrité, semble un endroit tout indiqué pour y faire la manche. On y découvre un joueur de Saz à la voix mélancolique. Je ne peux m’empêcher d’enregistrer quelques notes de cette musique envoutante. Hors de question de partir en courant, nous profitons de quelques chansons et échangeons de timides sourires avec l’intéressé.
Puis nous traversons le pont Galata. Par le haut. Là encore c’est une farandole de pêcheur. Comme on peut le découvrir dans ma petite vidéo sur Istanbul. Chacun son petit matériel, ses cannes, ses appâts, ses petites habitudes. Nous croisons même un pêcheur bien installé avec sa radio portable qui diffuse l’appel à la prière.
C’est justement le moment où nous entendons pour la première fois jaillir des multiples coins de la ville, l’appel du muezzin. C’est ma première fois. Nous nous arrêtons. C’est une sensation étrange, de partout autour de nous se diffuse le son de ces voix lancinantes et hauts perchés. Mystique, comme le sera la cérémonie des Derviches tourneurs. Apparemment il n’y a que nous que cela arrête bien sûr ! 🙂 Ne croyez pas que tout le monde sort son tapis et se met à s’agenouiller dans la rue… Non, rien de tout cela, les minarets chantent et la vie continue de battre son plein.
Notre programme du jour : une balade qui nous amènera du marché d’Eminonu jusqu’à la Mosquée Solimane.
Mais avant cela, c’est la pause bouffe. Nous descendons sur la passerelle inférieur du pont qui regorge des restaurants. Nous savons ce que nous cherchons : le Balik Ekmek ! Un drôle de sandwich des plus spartiate : Un bout de baguette avec un filet de poisson grillé glissé à l’intérieur. Et c’est tout ! Simple, pas cher et pas si mal au final.
Après ce ravitaillement bienvenu et après avoir contemplé la vue des deux rives depuis le pont, direction Eminonu. Je ne le répèterai jamais assez, mais peu importe le pays où je me trouve, me perdre dans les allées d’un marché fait partie de mes plaisirs favoris de voyageur. Au hasard d’une rue nous découvrons une petite mosquée cachée en haut d’un escalier. Après l’appel à la prière, c’est notre deuxième première fois. Je ne suis jamais rentré dans une mosquée. Il n’y aura pas de préliminaire, le monsieur à l’entrée a l’habitude des touristes : un signe pour enlever les chaussures et un signe pour que la dame se couvre la tête. Mesdames, si vous avez quelque chose, un foulard, une écharpe, peu importe, cela fera l’affaire, sinon ne vous inquiétez pas la plupart des mosquées vous prêteront un tissu pour vous couvrir les cheveux. Il s’agissait donc après renseignement de la mosquée Rüstem Paşa Camii.
Une immense moquette rouge, avec dessinée dessus des séries de portes byzantines où chaque croyant peut s’installer pour prier. Bien pratique pour ne pas se prier les uns sur les autres, et surtout pour ne pas se tromper de direction et bien prier en direction de la Mecque. Mais la Mosquée est tranquille, pas de touristes et très peu de dévots. L’occasion d’admirer les premières mosaïques décorant les domes de toute beauté.
On continue la balade jusqu’à l’antique marché aux épices, l’ancien marché égyptien donc. Ici l’on rentre dans un univers fermé, plus proche du grand Bazar, en plus réduit. Il n’est pas question seulement d’épices ici, loin de là même. On trouve aussi des chats dans des cartons ! 😉 Si je me faisais une image idéalisée du lieu, rempli d’odeurs, de saveurs et de couleurs extraordinaires, on est en fait plus proche d’un grand bazar mélangeant les genre et les produits, plus ou moins authentiques et plus ou moins destinés aux touristes. Cependant nous trouvons de jolis foulards brodés qui soit dit en passant nous reviendront 4 fois moins chers que dans les rues commerçantes de Galata…
Un petit aparté pour exprimer notre impossibilité à comprendre si oui ou non il est normal / possible / bienvenu de marchander ici. Alors si certains d’entre vous ont les codes, nous sommes preneurs, parce que nous n’avons jamais su avec qui nous pouvions marchander. En même temps ce n’est pas vraiment notre point fort. Souvent trop timide pour jouer le jeu. Mais ce que nous avons constaté c’est que certains ont des prix ajustables et d’autres non. Et qu’il donc pas évident de savoir comment se comporter pour ne pas paraître déplacé.
Et hop ! Nous partons vers les hauteurs de Sultanahmet, vers la Mosquée Solimane le Magnifique. Pour filer la thématique de l’incompréhension culturelle, c’est ici que va se dérouler le drame du voyage. Enfin le mien. Je ne vais pas revenir sur cet épisode marquant qui touche aux risques que vous pouvez encourir en pratiquant la photo de rue en voyage.
Nous arrivons finalement à la mosquée, un joli parc nous accueille, on y trouve un cimetière magnifique, le mausolée de Solimane et on peut admirer une superbe vue sur Beyoglu et le Bosphore. Nous rentrons dans l’enceinte de la mosquée, une cour immense surplombée de minarets. Puis nous pénétrons dans la salle de prière, immense.
Très vite c’est l’heure de la prière, la vraie, alors on ferme aux touristes. Les hommes se préparent à l’extérieur, le long des murs, des robinets sont là pour les ablutions, il est important de se laver les pieds avant d’entrer. C’est un acte religieux, mais c’est aussi un détail qui ne nous aura pas échappé, surtout à la mosquée bleue… Quand tout le monde se retrouve en chaussettes, je vous passe les détails ! Aouch. On se croirait au gymnase du collège !
Nous finissons la journée en nous baladant sur le versant opposé de la petite colline que surplombe la mosquée Solimane. Nous découvrons une architecture bien différente ici. De vieilles maisons en bois brut. Puis au détour d’une rue l’atmosphère est changeante. Les maisons se transformeraient presque en taudits. On croit apercevoir une famille réunie à même le sol de terre battue. Les fenêtre sont cassées. Des enfants sortent en courant, ils sont en haillons, pieds nus.
Il est parfois de ces sentiments où l’on ne se sent pas à sa place. Avec notre nez au vent, notre appareil photo autour du coup, l’air ravis de découvrir une ville, on se sent tout petit et on voudrait se cacher. La suite bientôt.
Vous pouvez aussi poursuivre la balade en allant découvrir le quartier de Balat et Fener.
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