Aéroport. Palais royal du transit interplanétaire. Véritable salle d’attente géante. Ici des tonnes d’histoires anonymes se jouent, sans témoins. Cage dorée remplie d’âmes en errances. Nous sommes seuls par milliers.
En voyage la « maison » fini toujours par manquer, mais la nostalgie guette déjà, brutale.
Pensées qui s’entrechoquent dans mon esprit encore endormi, dans ce no man’s land aseptisé, où l’identité fait loi et moi je ne sais plus très bien qui je suis. Là je voudrais surement être quelqu’un d’autre, sans obligations, sans planning, sans rien qui ne m’empêche de rester ou de revenir en claquant des doigts !
Et puis oui la vie va continuer, tous les jours toutes les heures on empile, on classe, on garde, on tri et puis des fois il y a des petites graines qui restent coincées dans un coin de la tête, une graine qui serait plus féconde que les autres, une graine Aphrodite, et on la sent, déjà, grandir en soi.
Je dégringole sans fin vers une autre réalité.
Le temps long de l’attente accompagne ma redescente. Encore un avion, puis un autre, encore un dernier train. Et finalement je m’écroulerai, les oreilles bourdonnantes, les émotions à fleurs de peau, les cadres d’une vie à reconstruire.
Les images se bousculent, la marque des gens rencontrés reste sur la peau, tout est encore là et déjà si loin…
Trouble.