De Cartagena à Capurgana en Colombie
De Cartagena à Turbo
Rejoindre capurgana en Colombie
Nous partons de Cartagena de bonne heure dans un minibus avec un groupe de jeunes touristes étrangers (Quebec, Angleterre, Israel), tous plus ou moins en tour du monde, ou au moins en traversée des Amériques. Leur destination : Panama via les îles San Blas. Pour cela il vous faudra forcément passer par Capurgana, et nous c’est là où nous allons. Nous avons pu monter exceptionnellement dans ce convoi organisé par un pote à nous, Fabio de San Blas Adventure. Fabio a monté il y a quelques années son concept San Blas Adventures : un des premiers à proposer aux touristes des passages Colombie/Panama ou inversement via l’archipel paradisiaque des San Blas.
Et c’est parti pour un road trip assez rocambolesque qui démarre par 4h de route jusqu’à Monteria. Stop repas dans un bouiboui sur la place centrale, une assiette complète : poulet, riz, frite, plantain, crudités et ça repart. Changement de véhicule puis 5h jusqu’à Turbo et dernière étape vers notre destination finale.
Entre routes bien goudronnées, vieux bitumes explosés et pistes de terre complètement défoncées qui te font décoller du siège jusqu’à toucher le plafond du bus, le voyage est éprouvant, ça secoue, difficile de dormir. C’est le lot de nombreux trajets en Colombie, où les routes peuvent être en mauvais état, on a pu le vérifier lors de notre trajet jusqu’à à Medellin puis jusqu’à Salento. Cela me rappelle des précédents voyages, notamment le trajet entre Odessa (Ukraine) et Chisinau (Moldavie), en bien plus roots cela dit.
Les paysages sont superbes, marécages, mangroves, culture de la banane ou de la canne à sucre, mais également prairies verdoyantes où paissent des vaches à bosse, forêts luxuriantes, foisonnement de nature. La Colombie semble une bénédiction.
Et parfois, perdu au milieu de nulle part, surgit un hameau, plein de vie, de gens qui discutent, qui font la lessive, qui se reposent dans des hamacs, d’enfants qui courent partout et d’animaux qui se mélangent à tout ça, des couleurs toujours, franches et vives et une harmonie s’en dégageant qui donne simplement le sourire.
Les habitations que j’aperçois, des maisons traditionnelles en bois, le toit en palmes séchées, vision de carte postale dans l’inconscient collectif et bien au contraire une réalité de l’habitat caribéen à la campagne. Ça ou la tôle ondulée.
Turbo
Port de passage À éviter
Nous arrivons finalement à Turbo, sur les rives du Golfe de Uraba, base de départ de la lancha (barque à moteur transportant une bonne quantité de gens avec leurs bagages sous plastique) qui nous mènera à Capurgana. Turbo, je n’en avais aucune idée préconçue et n’y suis resté que trop peu de temps pour en avoir une opinion.
Je garderai pourtant en souvenir cette battle entre deux snackbars sur la place pile en face de l’hostal. Ici il semblerait que chaque magasin, chaque restaurant, chaque bistro fasse sonner sa propre musique, et comme il fait chaud, et que tout se passe dehors, c’est dans la rue que le son est balancé, à fond. Peu importe si le voisin fait la même chose. Quand on est devant le bar ça marche, quand on écoute ça de loin, cacophonique, surréaliste, vivant.
Joies du voyage.
Nous dormons à l’hostal Residencias Florida, en soi une expérience sympa : les WC et la douche sont séparés du lit par un simple rideau de douche, sachez-le au cas où vous y alliez avec votre belle mère. L’eau froide de la douche sort du mur par un simple trou au milieu de la faïence, mais cela n’est pas rare ici dans les hostals, c’est comme se doucher au tuyau d’arrosage ça marche très bien. Ah oui et l’anecdote trop longue à raconter des clefs qui semblent pouvoir ouvrir toutes les chambres en fait. Residencias Florida : une expérience croustillante.
Après une bonne nuit de sommeil, le réveil aux aurores se mâtine d’une petite embrouille avec un des travelers avec qui nous étions en road trip dans le minibus. Le mec, il est 5h du mat, je rend service à tout le monde en allant chercher les billets de bateau au port et il trouve le moyen de venir m’embrouiller au retour pour une sombre histoire de monnaie. J’ai cru péter un câble. Mais finalement je lui ai gentiment demandé de se calmer et d’arrêter de me casser les roufflons.
Ceci n’est qu’un exemple parmi beaucoup de l’état d’esprit de nos compagnons de route d’un jour, des gens supposés ouverts aux surprises et au monde puisqu’en faisant le tour. Est-ce l’usure de leur voyage qui leur fait perdre tout patience ? Est-ce juste une illustration de la célèbre chanson de Brassens Le temps ne fait rien à l’affaire ? Finalement oui, Turbo, je m’en souviendrai.
Direction Capurgana
Viva la lancha !
En avant pour l’embarquement dans la lancha. Tout un cérémonial, chaque bagage est pesé, chaque kg en surplus se paye et gare à celui qui n’aura pas protégé son paquetage avec un sac poubelle. L’embarquement je pense dure aussi longtemps que la traversée. Peut être quand même un peu moins que la notre…
Nous partons pour un road trip aquatique mythique vers Capurgana : au programme 2h30 de trajet annoncé.
Au bout de 5 minutes le moteur se coupe. Puis tout redémarre comme si de rien. La lancha, ça tape fort. Au ras de l’eau, la moindre houle fait décoller la barque pourtant dans une mer relativement calme, nous sommes comme dans de véritable montagnes russes, le trajet consiste à prier pour que ses fesses arrivent en une seule pièce !
Un conseil : se placer le plus à l’arrière possible, en tous cas éviter les premiers rangs.
Puis le moteur recale en pleine mer. La barque immobilisée tangue comme une coque de noix avec la houle, il ne fait pas bon avoir le mal de mer. Un soucis se fait clairement sentir, finalement nous n’avançons plus qu’au ralenti et la lancha se dirige au pas vers une baie à l’horizon et ce n’est pas Capurgana. Nous accostons à Bahia Trigana.
Les touristes, dont nos sacrés compagnons, se plaignent pour changer. De notre côté, avec Antoine et Rose, on profite. Nous passons donc pas loin de 3h à attendre sur la plage la réparation du moteur, profitant de voir, en ce dimanche, la vie locale dérouler sous nos yeux.
Les enfants qui se baignent comme des fous tout habillés, l’arrivée d’une barque avec 2 énormes barracudas dedans, puis l’échange contre deux gros sacs remplis de viande crue qu’on va découper là dans la barque.
Le vieux qui vient trainer autour, le jeune qui le surveille en lui disant « j’t’ai à l’oeil mon vieux tu vas pas me piquer ma barbaque ! ». Puis on nettoie le sang dans la barque à coup de seaux d’eau de mer, on verse le tout sur le sable de la plage et on s’en va. Une tranche de vie en somme !
Finalement, un moteur est arrivé par bateau avec des mécanos, tout rentre en ordre et on peut repartir vers une des nombreuses raisons qui vous feront aimer la Colombie : Capurgana, ya nos vemos !
Informations pratique
VIsiter La Colombie
Que faire, où loger, comment s’y rendre, comment circuler, tarifs des activités, comment réserver, etc. Rendez-vous sur Mon voyage en Colombie pour toutes les informations pratiques.
Où loger à Capurgana
La Bohemia
Capurgana
C’est l’hostal de mon amie Victoria, une valeur sûre, à la lisière de la forêt tropicale, une maison en bois où coule la bonne énérgie
Casa Mola
Sapzurro
Si vous choisissez le calme de Sapzurro pour loger alors cet hostal réputé aura votre faveur !
Comment se rendre à Capurgana
Capurgana est accessible uniquement par bateau, il n’y a pas de routes qui mène à Carpugana.
lancha Necocli <> Capurgana
La lancha est une barque à moteur de taille variée selon la capacité qui peut aller de 5 à 50 personnes ou plus.
- Durée du trajet : 1h30
- Prix : $75.000 + Taxe portuaire
- Départs : tous les jours à 8h
- Bagages : 1 Sac/Valise de 10kg maximum autorisé
Rejoindre Necocli
La solution la plus simple pour rejoindre Capurgana est de se rendre d’abord à Necocli d’où vous prendrez la lancha dont on parle ci-dessus. Necocli est accessible en bus depuis Medellin et depuis Monteria (accessible en avion depuis les principales villes de Colombie).
Bus Monteria <> Necocli
- Durée : 2h30
- Tarif : environ $35.000
Bus de Medellin <> Necocli
- Durée : 8h
- Tarif : environ $70.000
Organiser votre voyage avec une agence locale
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Hola Samuel, road/boat trip sympa pour aller jusqu’à Capurgana. Un truc à faire quand je retourne dans le nord de la Colombie 🙂
Bienvenue par ici ! Oui ce genre de trip est souvent source de souvenirs, les petites choses qui restent gravées. Pour aller à Capurgana y’a d’autres moyens, notamment prendre una avioneta ce qui doit aussi être une expérience ! Mais la version longue bus + lancha a vraiment son charme. Et Capurgana est un petit paradis ! 🙂