Voyage à Istanbul / Grand Bazar & Kadirga
Aujourd’hui c’est le bazar ! Non… c’est pas le bordel. Enfin si c’est le bordel partout. Mais là c’est le Grand Bazar ! Non… c’est pas le méga bordel. Enfin si… Mais là c’est le Grand Bazar d’Istanbul !
Voilà un autre classique d’Istanbul : En gros après la Mosquée Bleue, le Palais Topkapi et Ste Sophie, il y a le Grand Bazar. Mythique. Alors on y va en se disant : ça va être blindé de touristes.
Et puis en fait non. Pour situer, nous sommes au début du mois d’Octobre, ceci explique cela ? Aucune idée, cela dit, on est plutôt surpris. Et c’est parti pour une plongée dans les tréfonds d’un monument d’Istanbul, le Grand Bazaar ! Des halles datant du 15ème siècle !
Une fois à l’intérieur, c’est un peu comme au marché égyptien : le chaud et le froid. On se rend compte de l’histoire qui suinte des murs. Les mosaïques tente d’apparaitre au milieu des lumières crues, des enseignes et des drapeaux. Le sol a lui tout seul vaudrait que l’on s’arrête, il en a vu passer des paires de chaussures ! Les petits détails architecturaux partout vous attirent le regard pour peu que vous le détourniez des devantures d’échoppes en tous genres.
Tout et n’importe quoi. C’est bien ça un bazar non ?
Voilà ce que l’on trouve ici donc. Beaucoup de choses à destination des touristes, ça c’est un fait. Mais pas que. Il faut se perdre dans le Grand Bazar qui se découpe par thématiques, les tapis, les lampes, les bijoux, les chaussures etc… pas vu de chats à l’intérieur cette fois-ci.
Doit-on faire des achats au Grand Bazar ? Après avoir déambulé à l’aveuglette, nous découvrons que les choses qui nous intéressent, belles et authentiques, sont chères à première vue. Il y a notamment de la vaisselle peinte à la main de toute beauté. C’est notre rêve secret. Trouver de belles assiettes… Mais nous sommes face à du travail artisanal, les prix se justifient clairement dans certains cas, les pièces sont magnifiques, mais notre petit budget et notre incapacité à marchander comme il se doit nous contraint à passer notre chemin.
Le Grand Bazar est immense. Les ruelles s’enchainent et se ressemble, il est facile de se perdre ou de tourner en rond. Il n’est pas aisé de se rendre à un endroit précis. A recherche des vieux caravansérails nous finissons vers les hans, ces cours fermées donnant sur l’extérieur, et c’est là que nous allons trouver notre trésor.
Dans une échoppe de céramique pas tape à l’oeil, nous rentrons au milieu d’un chaos sans nom. Il est à peine possible de marcher entre la vaisselle en équilibre, risqué. Nous nous installons avec le vendeur pour chercher des assiettes au milieu du fatras. Nous passons au peigne fin toute un tas de vaisselle plus ou moins moche jusqu’à trouver la perle, une assiette creuse, sur des nuances de bleu, peinte à la main. Voilà c’est ça, nous y sommes. Il n’y en a qu’une perdue au milieu des autres.
Mais il semblerait que rien ne soit perdu. Le vendeur cherche un peu en vrac et nous en dégote une nouvelle, même série, même forme, mêmes couleurs, mais des motifs différents… Oh joie ! Le jeu démarre : reformer la série ! Et elle existe cette série car avec de la patience nous finirons pas trouver 6 assiettes déclinant des motifs et des variations de bleus magnifiques.
Au final, nous avons réussi à avoir ces 6 assiettes pour 60 euros. Vous allez peut-être trouver ça cher, mais attention, on parle ici de vraies assiettes artisanales turques. D’autant que vus les prix pratiqués sur ce genre d’assiettes aux alentours, nous avons eu l’impression, peut-être à tord, de faire une bonne affaire. Mais peut-importe, même si cela a représenté une dépense importante pour notre petit budget, la beauté de cette vaisselle nous a fait craquer et encore aujourd’hui nous sommes loin de regretter notre achat chaque fois que nous en profitons à table ! 😀
Au bout d’un moment le bazar ça prend clairement trop d’énergie. Nous décidons de sortir et de nous perdre dans les ruelles alentours. L’occasion de découvrir un quartier dont nous ne connaissons rien.
Tout d’abord un ambiance marchande dans les rues autour du bazar, puis c’est plus résidentiel en descendant vers la mer de Marmara, quelques belles maison en bois, puis cela devient plus vivant, des hommes jouent aux cartes dans des sortes de clubs associatifs ou quelque chose du genre, nous nous arrêtons sur une petite place pour manger un Kebab sur le trottoir et profiter de l’ambiance.
Nous sommes dans le quartier de Kadirga.
Nous repartons et finissons par tomber dans des rues très populaires, un quartier gitan ? Je ne sais pas. Les femmes sont habillées de façon fleuries et colorées, les cheveux et yeux sont d’un noir profond, les enfants jouent dans les marches, les femmes travaillent sur des menus confections dont je ne saisis pas la destination.
Cette rue, je l’aime déjà. C’est une rue qui remonte jusqu’à un axe central, celui du tramway. Une rue hors du temps qui remonte par grandes et larges marches, où les vêtements sèchent pendus sur des fils traversant de part en part, tels les fanions volant au vent d’une fête improbable, où une vie de peu s’y joue à l’instant, à la minute. S’arrêter, respirer, sourire.
On goûte là un avant-goût de notre coup de coeur du voyage : les quartiers de Fener et Balat.
Nous remontons la rue et finalement, sur le trottoir d’un café, les mini tables avec leur mini tabourets typiques d’Istanbul nous font de l’oeil : ici on y boit un chaï, le chaï de tous les jours, le chaï rouge, pas très bon, mais le chaï simple, celui qu’on boit, tous les jours, simplement.
Et nous rentrons nous préparer pour aller voir une cérémonie de Derviches tourneurs !
[infobox maintitle= »Et toi ? » subtitle= »Déjà mis les pieds dans un Bazar ? » bg= »yellow » color= »black » opacity= »off » space= »30″ link= »no link »]