Voyage à Istanbul / Sainte-Sophie et Mosquée bleue
Et voilà ! C’est le jour des classiques d’Istanbul !
Depuis Sishane, dans Beyoglu, après un petit déjeuner dans une boulangerie sympa près de la station Tunnel, une viennoiserie et une café, tous deux turcs, plus tard, nous descendons gaiement vers le pont Galata. Nous commençons à avoir nos marques dans le quartier. C’est le Tramway qui va nous amener jusqu’au saint des saints, l’ultra touristique centre historique de Sultanahmet où l’on va découvrir deux des trois joyaux de la couronne : La Basilique Sainte-Sophie, Hagia Sofia, et la Mosquée bleue.
Je ne sais absolument pas à quoi m’attendre mais pour tout vous dire je suis assez impatient de découvrir la fameuse Mosquée bleue. J’ai ce souvenir de ma sœur, à l’adolescence, partie en colonie en Turquie et revenue plein de souvenirs des beautés turcs et notamment de la Mosquée bleue.
Mais finalement le mystique, je vais le vivre à Sainte-Sophie. Quelle claque ! Cet endroit est un simple émerveillement pour les yeux. Fastueux bien sûr, tant les dorures vous brûlent le visage, mais un faste emprunt d’une mystique tellement puissante qu’elle est tout sauf écrasante, au contraire. Comme si la beauté du lieu voulue par ses architectes successifs avait été dictée par un universalisme peu courant dans les églises ou les mosquées.
Ici les deux religions se confondent en une seule. L’histoire de la ville s’y lit sur la pierre. L’histoire des civilisations suinte de toute part. On ne sait où donner de la tête. C’est SPLENDIDE. Clou du spectacle : les chats qui se baladent à l’intérieur de Ste Sophie.
Dehors nous croisons une femme en Niqab tentant de manger quelque chose comme elle peut sous son voile intégral. Cet habit est vraiment très impressionnant et me met clairement mal à l’aise. Il faut savoir qu’en Turquie le Niqab n’est pas du tout le voile que porte les femmes et de ce que je vois à Istanbul, la liberté de porter le voile ou non est bien là. C’est mon premier voyage dans un pays musulman mais j’essaye de rester informé et de ne pas véhiculer des stéréotypes mal venus.
Par déduction, j’ai donc affaire ici à des touristes en visite à Istanbul. Je me rend compte que je n’ai jamais rencontré de touriste portant le voile intégral ailleurs dans le monde, hors du monde musulman donc. Et je me pose alors la question de savoir si il existe un tourisme spécifique ? Je découvrirai au fur et à mesure du voyage qu’il existe aussi à Istanbul, un « tourisme capilaire », mais cela n’a strictement rien à voir ! (Affaire à suivre…)
Nous traversons la place centrale, ses vendeurs de maïs et sa tripotée de touriste, pour nous rendre à l’entrée de la Mosquée bleue. Nous nous faisons alpaguer par un « guide » local. Il nous assure qu’il peut nous faire visiter la mosquée. Il nous fait pénétrer dans la cour de la mosquée, puis nous fait ressortir derrière où nous découvrons la queue pour entrer : il nous dit de descendre les marches, nous insère au milieu des gens et, pour faire simple, nous grugeons la queue comme des gros cochons.
Et là, le mec se fait alpaguer : « Hey toi ! Qu’est-ce tu fais là escroc ! T’es un faux guide ! Tu dégages ! » Tout ça tout ça… Le mec se fait la malle fissa fissa, nous laissant là, penaud, mais finalement à nous, personne ne nous dit rien. Ne prenez pas cette anecdote comme un conseil pour gruger la queue à la Mosquée bleue hein !
La queue terminée, les chaussures dans un sac plastique, le voile de madame sur la tête, nous entrons dans le monument. Je m’attend à une irradiation digne de Sainte-Sophie, à une espèce de plongée dans un monde azur, à une expérience sensorielle sans précédent. C’est la Mosquée bleue !
Rien de tout cela. Tout d’abord, le monde, la foule, les touristes. Et encore il semblerait que nous ne soyons pas dans un période de forte affluence. Puis franchement… Quand des milliers de quidam se déchaussent pour déambuler en chaussette tous les jours, toute l’année, ça laisse des traces.
Indélébiles il semblerait.
Parce que là, je suis désolé, mais c’est la première chose que tu te dis quand tu rentres : ça pue les pieds ! Je pense déjà qu’il faudrait me jeter cette moquette une bonne fois pour toute. Chaussette sale + Moquette = Pas possible ! 😀 Cela dit à la Mosquée Solimane c’était moins le cas.
Le truc c’est que ceux qui viennent pour prier, ceux qui vivent cette mosquée comme une mosquée et pas comme une attraction, et bien figurez-vous qu’ils se lavent les pieds avant d’entrée… Alors oui, c’est une obligation religieuse, mais j’imagine très bien qu’elle a aussi un but sanitaire : Et là je dis bravo à celui qui a écrit le Coran !
Ensuite c’est la foire au selfie mais bon aujourd’hui… alors on s’agglutine sur la rambarde et clic, j’y étais.
Des « ambassadeurs » de l’islam sont là pour expliquer les principes de bases de la religion musulmane, répondre à toutes les questions des touristes. Là je dis aussi bravo. Vu l’ignorance totale de la plupart d’entre nous vis à vis de cette religion et de ses principes et traditions, je trouve cette initiative fort à propos. Par exemple, rien à voir, mais saviez-vous que la cérémonie des Derviches tourneurs était une cérémonie Soufi ?
Finalement, l’ambiance me rebute, je lève les yeux au ciel, je ne vois pas ces magnifiques dômes emplis de mosaïques de couleur, ces nuances de bleus, ces rouges qui viennent trancher à l’intérieur. Je ne vois rien. Je veux juste me barrer.
Nous finissons la journée par une balade autour de la Mosquée Bleue. Passés les visites des incontournables, Palais Topkapi y compris, il y a plein de quartier à découvrir de ce côté là d’Istanbul : et notamment Fener et Balat, un peu plus à l’ouest de la péninsule. Mais soit, en descendant de la Mosquée bleue nous découvrons le Bazar d’Arasta… Nous passons quelques temps à tourner autour des échoppes de coussins, de tapis, de céramiques… Il y a de très belles choses, mais cela paraît assez cher.
Nous avons eu vent par des amis qu’il est toujours possible de marchander ici et que les prix peuvent être très volatiles. Cependant nous ne sommes pas aguerri à ce type de combat. Timides et mal habiles nous osons à peine demander les prix et partons le plus souvent découragés. Les serviettes de hammam nous font de l’oeil, le magasin parait différent de ceux rencontrés à Galata. Il semble spécialisé, et en effet, c’est le cas. Les serviettes sont magnifiques et finalement… comme pour les assiettes au Grand Bazar, on va craquer. Puis rentrer, fourbu mais heureux de cette nouvelle journée à Istanbul !
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